Les œuvres de Didier Avril se présentent sous la forme d’images composées de signes et de mots provenant de paper-board d’entreprises et découpées comme des dentelles.

Fasciné par le dynamisme, la créativité, l’énergie que l’on trouve au sein de l’entreprise, et par son pouvoir de structuration du monde, Didier Avril a entrepris de collecter les signes formels traduisant cette forme de pensée qui couvre une partie du monde et structure nos comportements : la pensée efficace. Grâce au support numérique, il photographie des centaines de feuilles de « paper-board » comme s’il s’agissait des murs des grottes de Lascaux, cherchant à capter le foisonnement des formes, l’énergie des signes, le mystère des mots.

Cette démarche entamée il y a 15 ans se concrétise aujourd’hui sous le thème de l’Entremonde.

Parcours artistique : J’ai pris la décision, il y a 25 ans, de consacrer toute ma recherche artistique aux possibilités plastiques qu’offrent les signes et les mots écrits sur les feuilles de paper board qu’on trouve dans les salles de réunions des entreprises. Je me disais qu’en me posant sur ce seul sujet sans jamais en dévier, je finirais par trouver quelque chose, peu importe quoi. Dans un premier temps, cette recherche était formelle et ludique. Les feuilles de paper board devenaient des tableaux. Les mots et les signes se transformaient en paysages, en bateaux sur des mers agitées, etc. Peu à peu, s’est imposée à moi la nécessité de représenter l’univers dans lequel je vis au quotidien : l’entreprise. Je me suis alors demandé quoi représenter de l’entreprise. Les bâtiments ? Les gens ? Autre chose ? Au fil des années, j’ai compris que ce qu’il y a de plus important à représenter de l’entreprise est immatériel. L’entreprise ne produit pas seulement des biens ou des services, elle produit une forme de pensée qui occupe une grande partie du monde et structure nos comportements : la pensée efficace. En permanence, des centaines de millions de cerveaux cherchent à produire plus d’efficacité dans tous les domaines possibles et imaginables. Petit à petit, la vie perd son innocence et devient un système maîtrisé. Il m’a semblé alors que les manifestations de cette pensée efficace, les mots et les signes qui figuraient sur les feuilles de paper-board que je voyais, perdaient leur innocence et devenaient plus que ces beaux gestes très plastiques que je voyais jusqu’alors. Ils devenaient une nouvelle production de l’entreprise, à côté de sa production officielle. La production de la structure mentale du monde efficace. A ce stade, il y a 7 ou 8 ans, je savais quel matériau je voulais utiliser (les mots et les signes), je savais ce que je voulais représenter (la production mentale de l’entreprise), il me restait encore à déterminer comment m’y prendre. La solution m’a été donnée par la photo numérique. Les signes qui figuraient sur les paper-board n’étaient plus accrochés à leur support papier. Une fois photographiés, je pouvais les utiliser et les combiner à ma guise dans mon ordinateur. Par ailleurs, l’usage de l’ordinateur plutôt que de la peinture était très cohérent par rapport à mon propos. J’ai donc photographié des milliers de feuilles de paper-board, pour en extraire des mots et des signes et faire des tableaux. 2 séries, toujours en cours, sont nées : – les préceptes. Je réécris avec des lettres de mots photographiés sur des paper-board, des préceptes d’efficacité trouvés dans des revues de management. – les enluminures. A partir de mots et de signes, je compose des images ordonnées ou chaotiques, qui représentent pour moi l’incroyable énergie et le dynamisme de la pensée efficace et ce désir inatteignable, au risque de la mort, de tout ordonner, ranger, maîtriser. Il y a peu, une dernière composante de ces images est nées : la nécessité pour moi de les ajourer avec un cutter, et d’en faire des dentelles. Mes images, faites de pleins et de trous, cherchent à illustrer un rapport entre la pensée et le réel. Sur un plan plastique, elles répondent à l’injonction de Picasso : pour peindre il faut retirer.

Few words about…

Let’s not kid ourselves, art is a business — but is business also an art?
Didier Avril thinks so, and his highly unusual work draws on the very stuff of modern business — from management techniques to buzzwords he’s picked up from office whiteboards, to PowerPoint presentations — and spins it until it becomes a kind of street art in itself.
Like art, business is all about taking concepts to their nth degree, about getting the maximum from your material. Business too is about pushing boundaries and finding new frontiers and new territory to explore and exploit.
Avril is able to do this so well because he has a foot in both camps. An artist who is also an insurance company executive, he revels in the richness of this unlikely double life like a modern Magritte.
His work mixes exploration of new forms with deep reflection about the world we live and work in.

Avril has worked on commissions for major mulltinationals such as Vinci and the French post office, and shows regularly at his gallery, Galerie Jamault in Paris, and internationally.

FOIRES INTERNATIONALES

2014, AFFORDABLE ART FAIR HONG KONG, stand Galerie Jamault, Hong Kong,

2013 ART O CLOCK, stand Galerie Jamault, La Défense, Paris, France